Poèmes sélectionnés par l’Association « De la poésie à Caluire et Cuire » dans le cadre de son concours du 20 Octobre 2000 et de son Prix Jean Moulin.

AU “ CHEF D’UN PEUPLE DE LA NUIT ”

 Tel un marin perdu, dérivant, loin du port,

Usé par l’ouragan dans l’esquif sans mâture,

Es-tu ce naufragé que la vague torture

Sans espoir de survie, harcelé par la mort !

Je vois encore un preux, appelant du renfort

Ecarté de la troupe après la forfaiture,

Au bout du corps à corps, ignorant la capture,

Ne croyant qu’au combat qui dira le plus fort...

 

Mais à toi le captif, anonyme, sans armes

On ne te laissera que ton râle, des larmes

Une longue douleur, un noir gouffre mortel.

Le surnom pouvait-il tromper la surveillance ?

Il y avait pour Toi... Rex, Mercier, Max, Martel.

N’aurais-tu pas aimé.... Roland, pour sa vaillance.

 

FERTE Christian, 1er PRIX JEAN MOULIN

 

 

LES RÉSISTANTS

Pour nous,

votre sang, vous avez versé,

Pour la France,

vous vous êtes mobilisés,

pour la liberté

Vous avez triomphé

En zone libre

Comme en zone occupée

 

Contre les Nazis

Vous avez lutté

Beaucoup d’entre vous

Ont été tués.

Le débarquement

vous avez organisé

pour l’avenir des français vous avez été tués

Hommes, femmes, enfants

 

Vous en sont reconnaissants

Jusqu'à la fin

Vous avez défendu

La paix vous nous avez rendue

votre pays, vous avez libéré

Dans l’histoire, vous êtes entrés.

 

GATEAU Stéphanie, PIROCHE Justine

 
 

SOUS LES COUPS .....

Sous les coups des bourreaux le corps ensanglanté

Tressaillait comme peut tressaillir une bête

Poussée à l’hallali...mais la bouche muette

Hormis quelques longs cris se refuse à parler.

Combien de longs moments dura le sacrifice ?

Combien lui fallut-il d’immense volonté

De foi,  d’abnégation et de ténacité

Pour supporter, vaillant, cet immonde supplice ?

Il savait, dès toujours, en ayant fait serment,

 

Qu’il ne parlerait pas. Il tint sa promesse....

Pourrait-il exister de plus noble richesse

Que parole donnée, en dépit du tourment ?

Il avait fait le don de sa vie à la France

Celui qui sous les coups des bourreaux ne dit rien,

Qui fut l’âme et le cœur, l’Esprit de Résistance.

Cet homme de Devoir se nommait : JEAN MOULIN

SAINT GENIS Jean-Henri

***

LE CHANT DES PARTISANS

Ami entends-tu

Le Vol noir des corbeaux

Sur nos plaines...

Ami entends-tu

Les cris sourds du pays

Qu'on enchaîne...

Ohé! partisans

Ouvriers et paysans,

C'est l'alarme...

Ce soir l'ennemi

Connaîtra le prix du sang

Et des larmes!

Montez de la mine,

Descendez des collines,

Camarades;

Sortez de la paille

Les fusils, la mitraille,

Les grenades...

Ohé! les tueurs,

A la balle et au couteau,

Tuez vite...

Ohé! saboteur

Attention à ton fardeau

Dynamite!

C'est nous qui brisons

Les barreaux des prisons,

Pour nos frères;

La haine à nos trousses

Et la faim qui nous pousse,

La misère...

Il y a des pays

Où les gens au creux des lits,

Font des rêves;

Ici, nous, vois-tu,

Nous on marche et nous on tue,

Nous on crève...

Ici, chacun sait

Ce qu'il veut, ce qu'il fait

Quand il passe;

Ami, si tu tombes,

Un ami sort de l'ombre

A ta place...

Demain du sang noir

Séchera au grand soleil

Sur les routes;

Chantez compagnons,

Dans la nuit la liberté

Nous écoute...

 

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