Denise Bonal

bonal1

Denise Bonal en 1989

***

Une carrière complète au service de l'art dramatique

  • auteur de radio depuis 1945 : RTF, Radio Bretagne France 2,

  • Professeur depuis 1968 : conservatoires nationaux de Strasbourg, Tours, Roubaix et Paris depuis 1983,

  • Comédienne depuis 1951 : plus de 80 rôles au théâtre et à la télévision;

  • Auteur dramatique depuis 1974.

Ses pièces sont éditées par EDILIG de la ligue de l'Enseignement, un fait qui traduit toute l'importance que ses pièces peuvent revetir pour sensibiliser les jeunes générations au théâtre et aux blessures de l'âme humaine.

***

Dans MULTIPRISE d'Octobre 1989 : rencontre avec Denise Bonal

Rencontre avec Denise BONAL.

Elle nous a reçu dans son appartement de la rue d’Aboukir, au cœur du quartier du Sentier à Paris. Va et vient incessant des commis livrant des milliers de vêtements. « C’est un quartier un peu fou, mais j’aime ». Deux chats, des centaines de livres, dans un coin une photo d’Eluard « il animait une émission de radio sur la poésie après la guerre, c’était un ami, on était un peu fou ». Voilà le décor planté : après la cérémonie du café, la discussion s’amorce entre Philippe GUINI, moi-même et Denise BONAL ; elle durera plus de deux heures.

Bavarde infatigable au franc parlé, elle nous entretient de ce qu’elle a fait dans sa vie de comédienne, des premiers pas de décentralisation théâtrale « on allait jouer à Lannion, un événement dans cette ville où il n’y avait jamais eu de théâtre. Elle a joué les grands auteurs et après 68, elle commence à écrire des pièces. Si elle a connu des difficultés ? « En 1980, on se lance dans la coproduction de ma pièce « Honoré par un petit monument » aux Célestins de Lyon : 120000F de dettes, l’appartement en vente et on continue en 89 à rembourser. Et puis un rôle dans le feuilleton « En cas de bonheur » sur TF.1 avec des auteurs et des rewriters qui rendent le texte encore plus plat que cette table », mais nécessité économique………

 PORTRAIT DE FAMILLE

 La pièce tourne autour de LOUISE, mère de famille, entourée par ALBERT, son aîné, sa fille ARMELLE et son concubin RAYMOND, PATRICK, le cadet un peu loubard et sa copine ASSIA et enfin, PINCHARD le voisin. « J’ai bien connue Louise, Armelle venait chez moi trois fois par jour, ce sont des gens – un quart d’heure avant le lumpen-prolétariat – j’en croise tous les jours dans le métro ». Des caricatures ? Denise Bonal s’insurge contre cette interprétation erronée de sa pièce « car la réalité est pire, beaucoup plus violente et immontrable. Au contraire, j’ai atténué les caractères ».

Elle examine les photos prises en Juin et un débat s’instaure avec Philippe Guini qui a fait la mise en scène. On s’accroche sur le personnage d’Albert « qui n’est pas un débile ni un demeuré ». Philippe est d’accord et explique de façon prudente qu’il a demandé au comédien (André RAMBEAU joue Albert) d’avoir un tic corporel, cela aide le comédien amateur à asseoir son personnage. D. Bonal n’est pas d’accord, le texte étant suffisant « chaque fois qu’un comédien en rajoute, il se trompe ».

C’est midi, il faut partir, elle nous promet de faire le maximum pour venir à Lyon le Vendredi 20 et le samedi 21 octobre pour rencontrer le public et voir la pièce « à condition que cela ne soit pas clandestin ». Nous la rassurons sur ce point, toute la publicité sera faite.