LE TPC FAIT SES AUTOMNALES A L'IREP DE VILLEURBANNE

"Le Génie le Prophete et la femme" de R Toriel

Capture video de LE GENIE LE PROPHETE ET LA FEMME

GENTILS COQUELICOTS, MESDAMES de B Jadot

Les 4, 5 et 6 novembre 2010 à l'IREP de Villeurbanne,

19 h le Génie et 21 h les coquelicots

 

LE GENIE LE PROPHETE .....ET LA FEMME

 

Voir la bande annonce de 1'40

Voir aussi Un article de MULTIPRISE de mars 2010

La première le 25 mars 2010 avec Raphael et Rana

Des images du spectacle (de Henri Constanciel)

 
     
         

 

THEATRE DE L’ETOILE ROYALE

17 rue Royale – 69001 LYON  Métro Hôtel de ville

Jeudi 25, vendredi 26, samedi 27 mars à 19h et 21h, dimanche 28 mars à 15h, jeudi 1er, vendredi 2 avril à 19h et 21h

Tarifs : 8 euros, réduit 6 euros (Cmcas, Fncta, groupe de 10, -de 16 ans)

Réservation impérative (50 places) au 04 72 83 31 10

 

                                                                                                                  

 
Le prophète Gibran Le Génie   La femme

 

Le 17 novembre 1952, Einstein dans son bureau à Princeton refuse l’offre de devenir président d’Israël.

Les mystères et délices de la contraction et de la dilatation du temps lui font alors apparaître le Libanais Khalil Gibran, le célèbre auteur du livre «Le Prophète» et l’Américaine Marylin Monroe, pas encore une vedette.

A moins que tout cela ne soit qu’un simple rêve…. dans lequel l’amour de la jeune actrice pour l’esprit du vieux savant «relativise» bien des interrogations : Le savant, le poète, l’acteur ont-ils un pouvoir social ? Des responsabilités ? Des devoirs ?

Une allégorie sur une rencontre possible entre la Science, la Poésie et l’Art, mélangeant l’émotion, la tendresse et l’impertinence des fous

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Margot : Marilyse Rousselle

Einstein : Gilles Champion

Hélène : Georgette Tisserand

Khalil Gibran : Olivier Leynaud

Marylin Monroe : Jacqueline Le Saint

 Les deux fous : Claudie Pelvet et Sylviane Bensaid

 
     

                            PHOTOS DE HENRI CONSTANCIEL

Le mot du metteur en scène Gilles Champion

Quand j’ai eu 15 ans, je cherchais des réponses fortes et définitives à mes déchirements internes d’adolescent. Je lisais alors un livre sur Einstein de l’auteur russe Boris Kouznetsov. Il était question de sa recherche d’un idéal extra-personnel et pour moi tout était dit : avoir un ou des idéaux extra personnels.

Ce livre a exercé une influence considérable sur moi et m'a façonné en profondeur. "J'épousais" alors la Physique et l'activité militante pour changer la vie.

40 ans plus tard, je rencontrais Raphaël Toriel et sa pièce et "j'épousais" alors l'envie de la monter. De mon cours de relativité de fac, j’ai toujours aimé la notion de Présent agrandi d’un événement, qui contient tous les évènements qui ne sont situés ni dans son passé, ni dans son futur. Sans le savoir, Raphaël Toriel jongle avec cette notion qui ne manque pas de sens quand on parle de trois mythes comme Khalil Gibran, Albert Einstein et Marylin Monroe.

Car tout me plait dans ce texte, des ballades dans le temps et l'espace devenues "banales" depuis nos séries modernes de «Star Trek», «Stargate» et «Back to the future», des pouvoirs respectifs de la science et de la poésie pour changer la vie, de la nature du sentiment amoureux, corps ou esprit, de la place à laisser aux bouffons/fous du roi dans notre société trop politiquement correcte.

Je partage aussi comme militant la douloureuse question de la terre de Palestine, de deux peuples, de la haine de ce mur de 6 mètres de hauteur qui enferme un peuple.

Et puis j'ai une profonde sympathie pour le plus grand savant de l'humanité qui comme moi, préfère chausser des sandalettes...sans chaussettes !

Le mot d’Olivier Leynaud, assistant à la mise en scène

Je me suis occupé de diriger les fous : deux personnages dans la grande lignée théâtrale des Falstaff, Rigoletto et autres bouffons, clowns et fous du roi. Leur vie même dépend du bon vouloir des autres personnages et pourtant ils sont forts et audacieux. Leur présence me fascine et me rassure. Ils me montrent que les grands savants peuvent être craintifs et flemmards, les grands poètes vaniteux et orgueilleux, mais que l’amour d’une femme est la plus grande force qui soit. Ils sont sur scène en permanence, ils ne disent pas grand-chose et j’ai aimé m’engouffrer dans ce grand espace de liberté laissé par l’auteur.

J’ai essayé de les aider à raconter la version « miroir » de l’histoire, sans paroles, celle dans laquelle il n’y a ni orgueil ni prétention ni crainte, mais seulement la sincérité. Les fous sont amoureux de la sincérité, ils la traquent et ne s’arrêtent que lorsque elle apparaît enfin. Mais leur pouvoir a des limites. Face à une femme amoureuse que faire ? Finie l’ironie, dérisoire la méchanceté, on ne peut que suivre, puis relayer la simplicité, la sincérité, l’engagement total.

Claudie et Sylviane ont accepté mes délires avec bonne humeur et campent deux fous dynamiques et perturbateurs, le rêve !!


Raphaël Toriel cisèle ses piécettes comme autant de rêves humains
GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD

Auteur de piécettes de théâtre empreintes de philosophie et d’humour, et accessoirement patron d’entreprise, Raphaël Toriel décortique notre humanité, ses limites et sa beauté, avec précision et bonheur. Dans une certaine quête de l’inaccessible. Rencontre, sur les rives du lac d’Annecy, avec ce Franco-Libanais enjoué, tombé dans la marmite du théâtre dès son plus jeune âge, aux côtés de la grande Yvette Sursock.

Première surprise, lorsque l’on arrive chez Raphaël Toriel, c’est Rana Raouda qui ouvre la porte, arborant son lumineux sourire. Simplement désarmant. Le couple s’est installé à quelques encablures du lac d’Annecy. Artistiquement. Dans une jolie maison de la ville de Seynod, joyeusement gardée par Billy le cocker. À l’intérieur, un peu partout, à chaque étage, les toiles de la peintre couvrent les murs de ce havre des arts.
Jovial, Raphaël Toriel, patron d’une entreprise pionnière et aujourd’hui numéro un de la gestion d’appels téléphoniques en Haute-Savoie, accueille le visiteur avec la bonhomie à toute épreuve du patriarche bienveillant. La barbe grisonnante. Tout va bien. Très bien. Également écrivain à ses heures perdues, Raphaël commence à raconter son autre travail. Ses piécettes de théâtre. Qu’il partage avec entrain. Avec une pincée d’Orient. Soudainement, d’ailleurs, les « r » grasseyent dans sa bouche. L’intonation change. Quelques mots en arabe se bousculent. Presque timidement. Probablement appris aux côtés de Rana, son alter ego, se dit-on. Mais, non. Deuxième surprise.
Neveu d’Yvette Sursock

« Ma mère, Renée Naggiar, était libanaise et je suis né à Aley, en 1946, explique Raphaël, les yeux pétillants, un brin malicieux. J’ai passé une partie de mon enfance pensionnaire chez les jésuites de Jamhour, l’autre à accompagner ma tante à ses répétitions de théâtre. » Re-surprise ! Rappelez-vous : la fabuleuse époque des chansonniers, de générations de Libanais suspendues aux calembours et autres contrepèteries de Wassim Tabbarah et de la troupe des Cigales qu’il a fondée avec Yvette Sursock, reine du théâtre de boulevard, mais surtout véritable modèle pour… son neveu Raphaël.


Toriel a donc choisi son camp très jeune. Résolument. Enfin, presque, puisqu’il n’écrit que depuis 2003, après avoir vécu en Égypte, en Suisse, en France. Autant de sources d’inspiration. Inépuisables. Multiples. Mais, dans la petite pièce où il laisse son imagination galoper sur le clavier de son ordinateur, c’est le Liban qui trône. Là où Raphaël garde précieusement ses livres et quelques souvenirs du Liban et de sa famille. Résultat : déjà une dizaine de pièces à son actif, qui se dévorent autant avec les yeux qu’avec l’esprit.

Philosophie et humour

Ses textes passent en revue et dissèquent tous les thèmes, philosophie et humour au clair. La femme d’abord. Épouse ou amante, qu’il faut séduire, aimer ou fuir, mais toujours passionnément. Dans un jeu éternel. La femme qui attend, tolérante. Celle « qui voudrait être la dernière, celle qui compte enfin », dira, à propos de Marion, le plus célèbre des séducteurs, dans Le testament de Don Juan.

Interrogation vitale pour Zénobie qui ne sait si elle doit se résigner à capituler devant l’empereur Aurélien et le choix cornélien qu’il lui propose dans le nostalgique et très poignant J’ai le cœur à Palmyre. Qu’aurions-nous fait à sa place ? Entre le « bien » et le « mal » ? Relations de pouvoir ; relations humaines. Si insaisissables. Et si habilement décortiquées dans Le génie, le prophète et… la femme, où science, poésie et spectacle confrontent leurs logiques. Un livret qui démontre toute l’adresse de Toriel, qui joue avec Einstein, Gibran et Marilyn jusqu’à leur faire perdre leur latin. À laisser le lecteur perplexe. Le tout au service d’une réflexion sur la marche claudicante du monde et de l’humanité. Sur les choix que nous faisons au quotidien. Entre hasard et déterminisme.

« La Joconde » à Genève

Récemment présentée à Genève par la troupe amateur Les Entractés, La Joconde repose sur le même principe de glissement dans des mondes parallèles : un homme arrêté pour avoir vitriolé le tableau le plus chéri au monde se retrouve confronté, dans sa cellule, à Léonard de Vinci et à Monna Lisa, ressuscité pour l’un, humanisée pour l’autre. Un trio improbable qui dépeint trois réalités et trois subjectivités différentes avec, en son centre, un « jocondicide », un brin utopiste, voulu pour attirer l’attention de la planète sur la situation dramatique d’enfants africains. Oubliés. Réflexion sur la valeur de l’art et de la vie humaine.

 Des dialogues parfaitement ciselés. Sans fioritures. Qui font mouche à chaque page. « À la Toriel ». Revisitée, l’humanité est bousculée dans ses limites et dans toute sa beauté, avec sagesse et légèreté. Pris par leurs émotions, les personnages sont, dans leurs quêtes perpétuelles, authentiques, confus entre raison, passion, pulsion, folie, sérénité. « Compassionné », dans le cas de Toriel, qui part à la conquête du bonheur.

Sur scènes en 2009

Et cette quête, il la partage régulièrement avec Rana Raouda qui lui illustre ses étincelantes piécettes, avec son incomparable coup de pinceau, tandis que lui donne un peu plus de vie encore, en les sous-titrant, aux grandes lucarnes de couleurs qu’elle réalise.

« Dire le terrible par le beau, exprimer le gris par la lumière et le noir par la couleur, voilà sa vocation, son credo, sa réussite, dit Raphaël de Rana. Elle nous entraîne dans la généreuse profondeur de ses rêves de beauté et de paix (…) Quoi de plus fascinant que de se laisser entraîner dans ses paysages intérieurs, d’ouvrir l’une des fenêtres de sa belle intimité, de se laisser porter par ses volutes de lumières. À l’instar d’une cathédrale gothique, d’une symphonie fantastique ou d’une suite de Bach, une toile de Rana nous hisse vers un indicible sommet. »
Une déclaration d’amour reposant sur la puissante combinaison de deux êtres et devant ouvrir la brèche : « Du premier cri au dernier souffle, nous avançons, les yeux bandés, contre les vents et les marées, pour un instant de liberté. » Les textes de Toriel arrivent. Et, attention : ils sont rafraîchissants ! En 2009, plusieurs de ses pièces seront d’ailleurs jouées sur diverses scènes françaises. À n’en pas douter, elles auront bientôt… le cœur à Beyrouth.