La victoire d’Antigone
Une trilogie antique de Marc Bertrand,
D’après l’oeuvre de Sophocle
Un événement unique !
Une fête théâtrale, préparée raisonnablement, méthodiquement, depuis plus de deux ans,
par une quarantaine d’artistes des sections théâtre et chorale de la Cmcas de Lyon.
Quand Sophocle écrit entre 440 et 409 av. J-C, ANTIGONE puis ŒDIPE DECHU et enfin ŒDIPE A COLONE, se doutait-il que presque 2500 ans plus tard, des comédiens et choristes du THEATRE PARTS CŒUR et SING SONG ENERGIE de la cmcas de Lyon, allaient jouer ses trois pièces, adaptées par notre contemporain Marc Bertrand, dans l’ordre chronologique ? ! Nous en doutons, tout comme nous pensons qu’une telle performance n’a jamais été réalisée auparavant.
En cela l’événement est unique.
Mais certains pourraient dire : «Un théâtre pour initiés et connaisseurs de la tragédie classique grecque ? ». C’est compter sans la verve et l’imagination de l’auteur Marc Bertrand qui a transposé à notre monde contemporain les situations imaginées par Sophocle : les malédictions de Thèbes deviennent les maladies de masse liées à la pollution, les tourments des habitants des faubourgs d’Athènes sont ceux des parias qui peuplent les banlieues de toutes les villes, le combat d’Antigone celui de toutes les femmes qui agissent pour leur libération et celle de la cité.
En cela l’événement est contemporain et compréhensible par tous.
Enfin il est normal qu’un spectateur veuille aussi aller au spectacle pour se distraire, ressentir de belles émotions fortes et rire de bon cœur quand cela est possible. C’est la force de la mise en scène de Gilles Champion, des musiques de Jean Louis Jacson et de Jean Pierre Prajoux, de faire porter tout cela par le chœur et les choristes.
En cela le spectacle est accessible à toutes et tous.
Il ne faut pas oublier aussi que Gilles Champion, Jean Louis Jacson et Jean Pierre Prajoux ont pour eux la complicité et l’expérience accumulées des créations de la pièce sur JEAN MOULIN (35 représentations de 2001 à 2005) et de la comédie musicale LES VACHES DU CHESHIRE en 2004.
Ils ont aussi, avec l’auteur, cette volonté de montrer que les Antigone avaient, ont et auront toujours raison contre les fabricants de destin immuable.
Les 6 premières représentations ont eu lieu en plein air les 7, 8 et 9 juin Jardin du presbytère de St Cyr au Mt d’Or, 14, 15 et 16 juin aux Aqueducs de Chaponost pour 550 spectateurs.
Reprise de LA VICTOIRE D’ANTIGONE pour un orphelinat au Burkina Faso
Après deux semaines épiques de représentations entre les averses à St Cyr et Chaponost du 7 au 16 juin, la dernière création conjointe Théâtre Parts Coeur & Sing Song Energie sera reprise en salle sur Villeurbanne les 12 et 20 octobre, au profit de SOLIDARITE AFRIQUE pour un orphelinat au Burkina Faso.
Retour sur la genèse d’un projet artistique
C’est d’abord celle d’un agrégé de grammaire à la retraite, Marc Bertrand, qui décide à 75 ans, de s’attaquer à une adaptation fidèle de trois pièces de Sophocle, avec ce qu’il faut de modernisation pour la rendre claire à tout le monde.
C’est ensuite une rencontre fortuite avec Gilles Champion, un des metteurs en scène de la troupe, qui tombe amoureux de ces textes et décide de travailler avec l’auteur à une adaptation jouable.
On enchaîne sur une collaboration fructueuse avec Jean Louis Jacson de la Chorale pour mettre en musiques et chants des passages importants de la pièce. Puis 16 comédiens et 20 chanteurs se rassemblent, s’enthousiasment, déchantent, doutent, rient et se soudent pour le plaisir de jouer et de chanter un beau texte et des musiques judicieuses.
C’est enfin la rencontre avec des lieux merveilleux, notamment les aqueducs de Chaponost et une fusion avec un public conquis par le texte, le jeu des acteurs et une mise en scène tonique avec le parti pris exclusif du jeu, rien que le jeu, mais pimenté de larges doses d’humour, de facéties et de clins d’œil par le chœur.
C’est un long processus démarré en mars 2003 qui abouti 4 ans plus tard et que nous allons remettre en jeu.
Une rencontre opportune avec ELECTRICIENS SANS FRONTIERES
Le hall de la cantine Bellecombe abritait un jour une exposition de cette association, très active au Burkina Faso pour un village et son orphelinat.
Des affinités sélectives entre Gérard Sabarly, le responsable local et le metteur en scène du spectacle, ont permis de mettre au point un projet de collaboration pour que le spectacle aide à récolter des fonds, sous l’égide de SOLIDARITE AFRIQUE.
C’est une pratique courante au Théâtre Parts Cœur de faire ainsi, depuis la lointaine époque de la création du Père Noël est une ordure en 1991 (Scoop : en attendant sa reprise en mars 2008 dans la même forme !)
Ce projet a plu à la Mairie de Villeurbanne qui a accepté de mettre à disposition gracieuse, de façon exceptionnelle, la salle Damidot et le centre culturel de la ville.
C’est donc bien à l’abri et au sec, sans hélas le charme du plein air, que le spectacle sera repris aux dates suivantes :
Vendredi 12 octobre 19 h 30 salle Damidot
Samedi 20 octobre 19 h 30 centre culturel, avec une séance supplémentaire le même jour à 15 h mais uniquement de la seconde partie (durée réduite à 1h10)
En pratique, les organisateurs exposeront des photos et vidéos des travaux dans le hall, des produits solidaires seront en vente et bien sûr le bar fonctionnera à plein avec possibilité de casse croûte durant l’entracte du soir à 21 h 15. L’auteur sera présent pour dédicacer le livret programme.
Les places sont en vente pour seulement 10 euros, 16 euros avec le livret programme de 120 pages qui contient le texte complet et toutes les distributions (qui a lui seul est vendu séparément 12 euros !)
On peut réserver à la Cmcas auprès d’André Rambeau au 04 78 71 40 50 comme d’habitude.
A noter : les organisateurs ont accepté d’inviter les spectateurs de juin qui avaient payé leurs places mais que la pluie a empêché, voire chassé du spectacle, faites vous reconnaître auprès de nous si nous vous avons oublié dans la distribution des contremarques d’invitations
Un article du PROGRES du 4 mai 2006
Un article de MULTIPRISE de mai 2007
Un article de MULTIPRISE de septembre 2007
Une lettre de remerciements de la mairie de CHAPONOST aout 2007
Des courriels de réactions aux représentations de juin 2007
Mon cher Gilles
Je m'acquitte d'une tâche à laquelle je tenais beaucoup...mais toujours la course au temps...
J'ai beaucoup aimé la version de ton Antigone. Le climat, dans ce jardin intimiste, un environnement de sérénité, la sobriété et le dénuement de tes décors,malgré tout très puissant, dans lequel s'intégrait ta mise en scène, avec de multiples petites choses, tellement juste, ce choeur en live, musique un peu décalée. Tes comédiens d'une application touchante, bravo pour le texte, tes costumes à l'image de l'ensemble...vraiment j'ai adoré. Réunion de famille autour du sapin de Noël, ou d'un feu de cheminée,le bien être...
De la recherche intellectuelle et artistique...vraiment un excellent moment. Dommage que ...mais ça, on y peut rien,on en parle pas.J'aime ce côté
fol-dingue où on prend des risques parce que l'on y croit.
Merci pour cette excellente soirée, j'étais ravie de revoir Jean-Pierre et d'apprécier ton travail et celui de ton équipe. Sincèrement BRAVO à tous.
Jacqueline Behr, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
PHOTOS ACTE 1
PHOTOS ACTE 2
PHOTOS ACTE 3
avec l'auteur
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l'auteur et l'éditeur |
le public |
Le livret programme du spectacle est disponible pour 12 euros auprès des comédiens ! (sinon Gilles 0632171020). A lire l'intégralité du texte adapté de Marc Bertrand et le programme, avec une dédicace de Claude BROUSSOULOUX, auteur et membre de l'Académie des auteurs de Chatillon.
L'affiche grand public
La distribution
JL Jacson composition chants |
J P Prajoux maitre de choeur |
M Bertrand l'auteur |
Gérard Gutierrez relations extérieures |
Annie France relations ext |
Denise Crouzet Costumes |
L’adaptateur Marc Bertrand
Il y a plus d’un demi-siècle, j’avais, au programme du Concours d’Agrégation l’Antigone de Sophocle. Je rêvais alors de fournir un jour de la pièce une traduction qui fût à la fois rigoureusement exacte et d’une même hauteur poétique, ce que j’ai fait depuis.
Mais je rêvais aussi -et surtout- d’écrire, à la fois fidèle à ses données spirituelles et à contresens de la légende, une Antigone qui, se libérant des entraves l’oppression, proclame la République, sans pour autant mettre à mort son tyran d’oncle.
Une Antigone renouvelée, qui ouvre aussi des perspectives à la femme, au peuple thébain, aux vrais croyants –débarrassés du cléricalisme d’alors- et prophétise enfin, discrètement, une ère nouvelle.
Tout comme Sophocle ( !) après cette Antigone, j’eus envie d’imaginer un Œdipe déchu et un Œdipe chez les coloniates, parallèles contrastés avec l’Œdipe roi et l’Œdipe à Colone.
Les décennies passèrent, ma vie, familiale et enseignante, eut la priorité.
Aujourd’hui, à la retraite, j’ai voulu concrétiser ce songe d’une Antigone délivrée - j’aime mieux dire : prenant sa revanche, à la fois sur l’oppression tyrannique politico-religieuse et sur ce qu’on est convenu d’appeler le destin.
La volonté de faire triompher la frêle princesse des volontés divines -ou supposées telles- a été tellement forte que, au cours de cette écriture, des répliques entières que j’avais imaginées alors ont ressuscité, intactes, après un demi-siècle.
Au-delà du mythe inversé - Antigone se libère de la « malédiction » - disons : de sa condition de « marginale »- j’ai intégré la pollution (œuvre des hommes et non malédiction des dieux) et l’immigration, dont les membres sont à la pointe du combat pour défendre l’héroïne.
Dans cette adaptation, j’ai à de multiples reprises, tronçonné les monologues ou tirades qui pourraient être un peu longs. Le plus souvent, j’ai transféré au chœur des répliques personnelles du personnage et qui souvent représentent une sorte d’ aparté.
Mais j’ai laissé intact le monologue d’Antigone, auquel je tiens et pour son incarnation et pour sa situation : il intervient au moment critique de l’ensemble où tout va basculer inopinément, préparant la solution finale. Le chœur reste, comme dans la tragédie grecque, l’expression du public sur la scène ; mais le public, après 3000 ans, a changé d’âme…
Aujourd’hui, spécialiste de la poétesse Marcelline Desbordes-Valmore, j’ai trouvé en cette dernière,(Antigone à sa manière), des aspects certes plus discrets mais tout aussi énergiques, d’une sympathie libératrice en faveur des pauvres, de la femme, du peuple en général.
Je souhaite bonne chance au Théâtre Parts Cœur pour en tenter une adaptation théâtrale.
Lyon, le 20 mars 2003.
Le metteur en scène Gilles Champion
« L’homme est la mesure de toute chose » aurait dit le philosophe grec Protagoras.
C’est un des fondements de l’Humanisme, acquis historique de l’humanité contre toutes les oppressions, naturelles, intellectuelles ou sociales. Et comme l’explique si bien le traducteur adaptateur Marc Bertrand, Antigone est devenue un symbole de la résistance d’une femme libre, mais authentiquement et humainement femme, à une loi d’oppression, contre toutes les compromissions molles. Comme le Gavroche de Victor Hugo, cette femme n’a peut être jamais existé au temps de Sophocle, mais la force du symbole tient lieu de justification historique.
A l’issue d’un parcours théâtral ininterrompu depuis plus de 20 ans, de 14 mises en scène, d’une évolution personnelle vers toujours plus de liberté et de curiosité de pensée, j’ai éprouvé le besoin de monter un « grand texte » et le hasard, manifestation du nécessaire, m’a fait rencontrer ces traductions adaptations de Marc Bertrand. Et Antigone m’appelle, m’interroge. Mais comment rendre visible pour le spectateur ces lignes de force invisibles qui traversent l’œuvre de Sophocle ?
Arrive alors très vite l’heure des choix, longtemps avant de soumettre le projet à mes amis de la troupe. L’option de monter l’intégralité de la trilogie s’impose alors à moi, incontournable, irrépressible. Le montage sera donc une représentation de 3 heures, plus un long entracte de 30 minutes avant d’aborder la revanche d’Antigone. Nous commencerons à 19 h 30, pour « entracter » vers 21 h 20, le temps de se restaurer avec le public, pour finir vers 23 heures.
La mise en scène sera le concentré de mon expérience et des attentes des comédiens. Toujours pas de décors et cette fois, plus de coulisses, les comédiens seront tout le temps sur la scène. Normal, car le chœur sera omniprésent et presque tous les comédiens seront le chœur, avec de temps en temps certains qui s’en détachent pour faire le Coryphée ou un autre rôle de ce type. Je garderai comme identifiés les personnages de Œdipe, Créon, Ismène, Hémon et Antigone. Le chœur aura un rôle central, de lui jailliront des rôles et des répliques, il sera souvent le « fou du roi », en charge de « distancier » avec humour, légèreté et parfois, émotion, les propos des personnages. Mais je continuerai à fuir le pesant, le pédant, pour l’humour, l’appel à l’intelligence et à l’émotion.
Le metteur en scène acteur sera dans le chœur et à l’image du metteur en scène polonais (hélas décédé) Tadeuz Kantor, il sera le démiurge visible de tout, donnant le rythme et participant au sacré de la représentation. Exit aussi la régie lumière, un quasi plein feu étant suffisant pour cette pièce.
L’ambition est élevée, le pari risqué. J’ai toute confiance dans les capacités de notre troupe pour y arriver, par et pour le public sans qui notre art serait inutile.
Le 24 mars 2004, 22 heures (française)
L'auteur Sophocle
Il a vécu de 496 à 406 av. J.-C. C’est un poète tragique grec, contemporain d'Eschyle et d'Euripide. Né à Colone, qui fait partie aujourd'hui d'Athènes, il reçoit l'éducation traditionnelle des jeunes gens issus d'une famille riche. À l'âge de seize ans, il dirige un chœur de jeunes hommes qui célèbre la victoire de Salamine. Douze ans plus tard, en 468 av. J.-C., il détrône son aîné Eschyle dans un concours de tragédies : à partir de cette date, il remportera encore vingt fois le premier prix, plusieurs fois le deuxième, avant d'être dépassé à son tour par Euripide en 441 av. J.-C. Sophocle, qui compte de nombreux amis dans le milieu du pouvoir, ne s'est cependant jamais impliqué dans les affaires politiques ; bien qu'il n'ait pas non plus de goût pour les activités militaires, ses concitoyens le désignent à deux reprises pour exercer de hautes fonctions dans ce domaine.
La production littéraire de Sophocle est plus abondante encore que celle d'Eschyle ; mais sur les cent vingt-trois tragédies recensées par les anciens, sept seulement sont parvenues dans leur intégralité jusqu'à nous : Ajax (tragédie composée entre 451 et 444 av. J.-C.), Antigone (composée après 441 av. J.-C.), les Trachiniennes (après 441 av. J.-C.), Œdipe roi (entre 430 et 415 av. J.-C.), Électre (entre 430 et 415 av. J.-C.), Philoctète (409 av. J.-C.) et Œdipe à Colone.
Sophocle innove par rapport à Eschyle : il abandonne le système de la trilogie cher à son prédécesseur et introduit un troisième acteur dans ses pièces, ce qui autorise une peinture des caractères plus fine : les personnages, confrontés deux à deux, se définissent les uns par rapport aux autres et par les valeurs qu'ils défendent, de sorte que le lyrisme s'efface devant la discussion.
Son théâtre cependant n'exclut pas la fatalité, à laquelle s'oppose la volonté des personnages : ceux-ci sont confrontés à l'autorité sous toutes ses formes, dieux, rois ou chefs, mais aussi aux conseils et aux recommandations de leurs proches, ce qui ne les empêche pas d'aller jusqu'au bout de ce qu'ils ont décidé : Antigone défie l'autorité de Créon, roi de Thèbes, et rejette les conseils de sa sœur Ismène, dans le seul but de rendre les honneurs funèbres au corps de son frère Polynice, tué sous les murs de Thèbes par son autre frère Étéocle, et que Créon avait ordonné de laisser sans sépulture.
485- 411 Av JC, le premier homme qui fit du savoir une marchandise, somme toute le premier professeur de l’Histoire de l’humanité. Il y a une controverse sur ses origines sociales : riche protégé du roi Xerxès ou pauvre ayant d’abord effectué des travaux manuels, il serait l’inventeur de la tulè- coussin pour porter les fardeaux.
Ce qui est sûr c’est qu’il fut favorable à la démocratie et ami de Périclès. Comme nombre d’autres Intellectuels, il fut condamné pour impiété et dû quitter Athènes où on brûlait ses livres. M. Gilbert Romeyer- Dherbey lui consacre de belles pages dans son très documenté «Que sais-je ? » sur Les sophistes.